NOUVELLES GÉNÉRALES / 02-02-2023
Q. Est-il possible de faire face à ces défis en misant sur l’innovation et sur la production et transformation durable de l’acier ?
R. Le Groupe Arania a été pionnier dans la transformation vers l’acier vert et en faveur de la durabilité. Nous misons depuis longtemps sur cela et nous avons même été une des premières entreprises du Pays Basque à utiliser des énergies renouvelables. Actuellement, dans le cadre du programme Fit for 55, nous sommes centrés sur l’objectif de réduire de 55% nos émissions de CO2 pour 2030. Les aciéries sont un des secteurs industriels les plus contaminants, et l’objectif ultime est d’arriver à zéro émission en 2050, ce qui est aujourd’hui une utopie. De grands défis nous attendent.
« 25% de l’acier que transforme le Groupe Arania sera écologique fin 2025 »
Q. Pourquoi ? Quels sont ces défis ?
R. Actuellement, 75% des aciéries au niveau mondial sont de hauts fourneaux et les autres sont des aciéries avec des fours électriques, qui contaminent entre trois et quatre fois moins. Pour fabriquer 1 t d'acier dans un haut fourneau, plus de 2 t de CO2 sont émises dans l’atmosphère. La transformation du secteur sidérurgique qu’imposent les accords internationaux sur les émissions, comme celui mentionné du Fit for 55, positionnera l’industrie sidérurgique face au plus grand investissement de toute son histoire. Cela obligera à changer la manière de produire de l’acier dans un processus très complexe dans lequel chaque aciérie devra développer son propre projet. Avant 2026, il n’y aura presque aucun acier vert et, à partir de cette date, l’offre sera très limitée.
v « La transformation que doit réaliser le secteur sidérurgique est, sans aucun doute, le plus grand investissement exigé de toute l’histoire du secteur sidérurgique »
Q. Est-il possible de réaliser cette transformation dans la conjoncture actuelle d’incertitude internationale ?
R. La sensation que nous avons est que ce processus est en phases très initiales et que la crise de l’acier dont nous avons parlé, les augmentations du prix du gaz et de l’énergie, etc. retardent son démarrage. Il y a, autour de nous, des usines électriques qui pourraient être pionnières dans la recherche et la production d’acier vert mais qui sont à l’arrêt à cause du prix élevé de l’énergie électrique. Bien que la plupart des clients du Groupe ne nous a pas encore demandé d’acier vert, nous avons commencé à faire des tests avec plusieurs bobines. Nous recevons de plus en plus de consultations de la part des clients et l’intérêt généré croît de manière exponentielle. Nous disposons d’une feuille de route qui nous oblige à réduire notre empreinte carbone à mesure que l’on reçoit des commandes d'acier vert. En effet, nous avons signé plusieurs conventions MoU (Memorandum of Understanding) avec des aciéries leaders et un autre accord avec une aciérie allemande pour qu’elle nous fournisse 20 000 tonnes d’acier vert entre fin 2025 et début 2026, ce qui représenterait environ 25% du volume total d’Arania. Nous faisons partie de cette convention avec sept autres entreprises leaders dans leurs secteurs respectifs, parmi lesquelles BMW, le Groupe Volkswagen, Bosch et Miele.
